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Amplificateur Luxman L-309

 

1°) Présentation générale :

L'amplificateur intégré Luxman L-309 est un appareil déjà assez ancien (1973), il a été fabriqué jusqu'en 1979 avec des évolutions : 309V puis 309X.

Il était vendu au prix de 120.000 yens soit environ 900 FF.

Spécification constructeur :

Power output (both channels driven) : 75 W RMS

Power bandwidth à -3 dB : 5 Hz- 50 kHz at 0,03 % DHT

BP à +/- 1 dB : 10 Hz à 50 kHz

THD : < 0,03 % 75 W 8 ohms

IMD : < 0,04 % 75 W 8 ohms

Bruit résiduel : 0,5 mV

SNR : > 65 dB Phono

SNR : > 80 dB Line

Dimensions : 48,5 x 30,0 x 16,5 cm

Masse : 14,5 kg

 

Il faut rajouter qu'il y a également de très nombreux réglages de tonalité et un système de modif de la courbe d'égalisation RIAA. Il n'y a pas de sélection MM/MC (on est donc en MM).

En face arrière deux potentiomètres de réglage de sensibilité sont dispo : réglage de sensibilité de l'entrée Tuner et de la partie amplification de puissance. Il est possible de déconnecter l'ampli de puissance du préampli (cavaliers).

On a également deux entrées micro mixable en façade pour attaquer une sortie TAPE.

 

a) Partie mécanique :

C'est un très bel appareil ! Très bien fait. Il est glissé dans un coffret en bois. Le châssis est très bien pensé, les faces arrière et avant sont basculantes, les tôles font presque 1 mm d'épaisseur, c'est vraiment du solide ! Les boutons sont en alu massif ou en alu + plastique (boutons noirs). La façade est très lourde en alu anodisé couleur champagne très épais, avec une très bonne sérigraphie.

 

b) Partie électronique :

Là aussi c'est un bel appareil, on peut regretter les borniers HP d'origine assez cheap, et la disposition des cartes qui ne rend pas le dépannage très facile, mais bon... Les composants sont très bons, et surtout l'appareil travaille à des tensions (très) élevées, avec des condensateurs pour la partie puissance absolument énormes, ceci permet d'avoir un ampli rapide avec de la DHT très faible, et qui répond aussi bien dans les basses que dans les aigües.

Schéma global :

Les entrées sont au format CINCH (RCA).

L'entrée Phono permet d'adapter l'impédance des cellules (uniquement MM).

On a deux sorties tape.

Une fois passé le Switch de sélection, on arrive à un pré-ampli ligne puis aux filtres (très utilisés du temps des cassettes et vinyle pour éliminer les ronflements et accrochages).

On trouve ensuite le "linear equalizer" Qu'est-ce que c'est ?

C'est un système qu'on trouve aussi par exemple sur le Marantz SC-7 et qui permet de faire varier une courbe de réponse autour d'une courbe théorique.

Prenons l'exemple des disques vinyles : le principe même du vinyle oblige lors de la gravure à très fortement diminuer les graves et à très fortement augmenter les aigües avant gravure. Si on écoute un vinyle sans correction on est frappé par la très forte présence des aigües. Pour avoir une restitution correcte, les pré-amplificateurs avec entrée(s) phono vont corriger à l'inverse : ils vont diminuer les aigües et augmenter fortement les graves en suivant la courbe identique par une symétrie axiale d'axe 0 dB :

On parle de "courbes d'égalisation". Le standard a été adopté (pas mis au point !) par la Recording Industry Association of America (RIAA). On a des systèmes identiques pour les lecteurs à bandes (NAB...) et à cassettes (Dolby...). A chaque fois avant enregistrement sur le support le signal est fortement modifié en terme de gain vs fréquence.

Lorsque le L-309 a été construit il y avait beaucoup de lecteurs enregistreurs à bandes, et les vinyles ne suivaient pas tous parfaitement la courbe RIAA théorique, du coup nombre de constructeurs ont mis en place dans leurs appareils des systèmes de correction, soit uniquement pour de la copie sur bande, soit à la restitution sonore (c'est le cas du L-309). On peut donc avec cet appareil faire tourner légèrement la courbe de compensation RIAA autour du point 0 dB, 1000 Hz pour ajuster la réponse.

Après cet égaliseur, on a un classique correcteur de tonalité avec filtre RC (Basse et Treble).

On attaque ensuite l'ampli de puissance via un petit potentiomètre de sensibilité situé en face arrière. Les réglages de volume et de balance se font avant le circuit égaliseur (lequel est shuntable).

 

L'ampli de puissance est un peu particulier, avec un système de contre-réaction assez complexe qui explique en grande partie le très faible taux de distorsion de l'amplificateur à puissance pourtant élevée.

C'est un classe AB, le VAS travaille avec des tensions de rail élevées +/- 52 V (!) participant là aussi aux bonnes caractéristiques de cet étage de puissance.

 

Le filtrage des alim de faible puissance est particulièrement soigné.

 

Le circuit de protection avec tempo est simple mais efficace.

 

Trois bémols :

- Le rapport SNR n'est pas très très élevé, bien qu'excellent pour l'époque, il ne faut donc pas mettre cet amplificateur sur des enceintes de fort rendement. On ne peut pas améliorer ce rapport qui est surtout sensible sur la partie phono (ce qui est normal) sauf à refaire complètement le circuit : les transistors utilisés sont déjà des faible bruit.

- Beaucoup de condensateurs de filtrages sont calculés très très juste au niveau tension. Lors de la révision des modèles de tension supérieure (doublée dans certains cas) on été mis en place.

- Les boutons de commandes de tonalité coaxiaux (il y a une commande d'aigües et de graves par canal) sont un peu limite : la longueur de l'axe central fait que le jeu mécanique de base est amplifié.

 

 

2°) Problèmes à la réception :

- Quelques crachotements

- Des borniers HP HS

- Une prise secteur à changer (passage à un bornier normé IEC)

- Le voyant en façade est HS

 

 

3°) Recherche des causes et dépannage :

- Nettoyage de tous les potentiomètres et sélecteurs (et y en a !).

- Changement des borniers HP.

- Installation d'une prise IEC secteur sans raccord terre interne.

- Recapage complet de tous les modules.

- Regraissage des transistors de puissance.

- Mise en place d'une LED en lieu et place de la luciole OFF/ON

 

 

4°) Le dépannage/révision en images :

a) Carte RIAA :

Recapage habituel...

 

b) Modules de puissance :

C'est très bien fait puisque que chaque ampli de puissance peut être entièrement désolidarisé et sorti de l'appareil. Les transistors de puissances en TO3 sont montés sur des supports et tenus par vis. Il est donc très simple de défaire le PCB pour travailler dessus.

Il est à noter que les deux transistors en boîtiers métallique genre TO5 avec des radiateurs montés par clipsage sur le boîtier sont collés ! Il faut donc impérativement les défaire, et de gratter soigneusement la colle oxydante se trouvant sur les pattes vérifier que l'oxydation n'est pas remontée trop loin, et nettoyer la carte avant de ressouder.

Cerclés en violet les points de soudure des supports TO3.

Cerclés en jaune les potentiomètres d'offset et de bias.

Cerclés en rouge les transistors avec radiateurs clipsés.

 

c) La partie alim. regulées et protection :

Il faut impérativement changer tous les condensateurs en mettant des 105 °C avec des tensions de fonctionnement nettement supérieures à celles prévues. Mettre du 50 V à des endroits où il y a 45 V c'est bien trop juste !

Cerclé en jaune les trimmer de réglage des alim stabilisées ! C'est pas courant d'avoir ce genre de raffinement permettant d'avoir vraiment des tensions bien symétriques.

 

c) Les autres cartes :

- Cadrée en rouge la carte filtres et tape/monitor.

- Cadrée en vert : la carte du linear amplifier.

- Cadrée en bleue : la partie sup de la carte filtre

- Cerclée en jaune : le sélecteur de HP

- Cachée derrière les condo sur face avant : la carte d'amplification/mixage des entrées micro

On remarque la taille considérable des condensateurs de filtrage de l'alimentation de puissance : 15.000 µF / 85 V, ce genre de condensateur est capable de restituer très très vite l'énergie qu'il contient, ce qui est un gros atout sur les basses à fort volume.

 

d) Face arrière :

- Encadrés en rouge : les nouveaux borniers, ceux du centre sont très serrés, mais c'est sans importance compte tenu du fait qu'ils sont tous les deux liés à la masse.

- Cerclé en jaune : le potentiomètre de réglage de la sensibilité de l'entrée TUNER, et en bleu celui de l'entrée de l'ampli de puissance.

 

e) Vue générale de l'appareil avec sa grille de protection avant mise en place dans le boîtier bois :

Face inférieure avec la trappe d'accès à la platine fixée au fond (protection et alimentations régulées).

 

 

5°) Essais et mesures :

a) Essais :

Essais classiques après réglages offset et bias : sinus à 1 kHz sous 8 ohms à 1/3 de P max, et musique pendant 2-3 heures.

 

b) Mesures :

La bande passante est tout à fait correcte. Avec un gain très très légèrement supérieur à gauche, lié à la dispersion des caractéristiques des composants (potentiomètres en particulier).

 

Puissance max : 65 W Continuous Sinus Average Power. (66,72 Vcçc sous 8 ohms). L'appareil ne chauffe que très peu et surtout la distorsion reste très très faible (cg infra).

 

La DHT à 65 WCSAP est remarquablement faible : 0,05 % !!! Le SNR est de -115 dB ce qui est également très bon.

 

 

6°) Bilan :

Un appareil qui possède énormément de réglages, d'aspect assez discret, mais qui se révèle tout à fait remarquable une fois les borniers HP changés (ceux d'origine sont vraiment cheap) et le recapage fait.

Il est probable que cette bonne tenue soit liée à un travail de l'étage de puissance à des tensions assez élevées (+/- 72 Vcc pour l'amplification en courant et  +/- 52 Vcc pour l'amplification en tension) avec des condensateurs de filtrage puissance très très volumineux et une CR originale et très bien faite.

C'est du très bon vintage !

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