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Préamplificateur Conrad Johnson PV12

1°) Présentation générale :

Le PV12 est un appareil préamplificateur à tubes (sauf pour le redressement et la stabilisation de la haute tension). Il a été fabriqué de 1993 à 1998 et décliné sous plusieurs versions : PV-12 : avec section phono, PV-12L : sans section phono, PV-12A : avec section phono, modification de la commande volume et du courant de repos de l'ampli final, PV-12AL ; idem mais avec étage phono.

Le PV12 était vendu à sa sortie 2600$ (soit près de 14.000FF).

Il était disponible en deux livrées : noir et champagne.

 

Caractéristiques constructeur :

Gain : étage phono : 47dB, étage final / ligne : 18dB
DHT et DIM :0,1%
Bande passante : 2Hz à 100kHz
Courbe RIAA : +/- .25 dB (20 à 20 kHz)
SNR étage phono : -78dB pour une tension d'entrée de 10mv
SNR étage final/ligne : -92dB pour une tension d'entrée de 2.5V

Inversion de phase : étage phono : non, étage final/ligne : oui
Mechanical: 48,26 X 8 x 31,7 (cm)

 

On remarque plusieurs choses et mesures incorrectes :

- la DHT et la DIM sont données sans niveau de sortie ni fréquence

- la bande passante est donnée sans atténuation

- la courbe RIAA est un standard à respecter, elle n'a pas à figurer dans les mesures

- la valeur du SNR n'est pas exceptionnel du tout

- l'inversion de phase du signal est un paramètre sans importance

 

a) Partie mécanique :

le boîtier est bien fait, entièrement en aluminium. L'ajustage est parfois un peu limite. La face avant est en aluminium anodisé, les boutons également.

 

b) Partie électronique :

5 entrées au format RCA, deux sorties enregistrement et la sortie amplifiée (RCA aussi).

Le PCB est très grand sans plan de masse.

Le schéma est extrêmement basique :

- étage phono : une double amplification en courant et une simple amplification entension avec une 12AX7, ensuite une demie VTA52 avec filtre pour la réponse RIAA, et une autre demie VTA52 pour l'étage final. Soit un total de 4 lampes.

- étage ligne : une VTA 52 en cathode suiveuse puis anode suiveuse sans aucune contre-réaction.

- alimentations : le 12V filament est régulé par un 7812, la HT est régulée par un circuit très classique (et qui n'a pas évolué depuis le Premier three) un transistor source de courant avec collecteur à potentiel fixe (grâce à une chaîne de 11 zéners... normal on est aux environs de 300VCC), qui charge la base d'un darlington-ballast.

- un circuit de tempo à base de NE555 met à la masse les sorties durant 30s via deux relais reed.

Les composants sont : des résistances couche métal, des condensateurs à film polypropylène estampillés CJ, des condensateurs électrolytiques classiques. Les ponts sont faits de 4 UF4002 pour la HT et 1N854 pour le chauffage.

On est très surpris par certains points franchement mal faits sur un appareil de ce prix : la mise à la masse du bouton de sélection des sources par un fil rajouté "à la vas-vite". Pourquoi ne pas avoir fait une piste sur le PCB?

Le 220V alternatif qui se promène via une paire torsadée jusqu'à l'interrupteur OFF/ON. Pourquoi ne pas avoir mis un inter avec poussoir long ou un rotacteur avec tige?

Le PCB est très basique dans son agencement et ne comporte pas de plan de masse.

 

 

2°) Problème à la réception :

Une résistance a grillée à la fin de la tempo, un canal est muet.

 

 

3°) Recherche des causes et dépannage :

Sur un appareil à lampes il est nécessaire d'isoler cathode ou anode de la haute tension pour récupérer le signal amplifié, pour cela on utilise ds condensateurs dits "d'isolement" qui vont arrêter le continu (haute tension ici) et laisser passer la modulation (le son ici). S'il y a claquage du condensateur, c'est à dire s'il laisse passer le continu, on va se retrouver avec le signal ET la haute tension en sortie!

Sur cet appareil, tant que la tempo n'est pas terminée, les sorties sont mises à la masse via une résistance et un relais. Si jamais il y a de la haute tension qui accidentellement passe le condensateur d'isolement, la résistance la met à la masse via le relais... bien évidemment la résistance n'est pas faite pour supporter l'ampérage qui circule alors (idem pour les contacts du relais) et elle brûle. C'est exactement ce qui s'est passé ici!

En déconnectant la résistance de mise à la masse et en mesurant le potentiel présent sur la "patte de sortie" du condensateur d'isolement, on voit immédiatement qu'il y a une fuite : on a 213VCC!!!

Le dépannage va consister à changer les deux condensateurs d'isolement (un par canal), remplacer les deux résistances et les deux relais. On en profite pour remplacer le chimique de filtrage de la tension filament et le chimique de tempo.

 

 

4°) Le dépannage en images :

a) Ouverture et examen :

L'appareil ici réparé ne possède pas d'étage phono d'où le grand rectangle découpé dans le PCB. On remarque un curieux fil de masse collé et qui va au rotacteur de source... ce montage est d'origine, on le retrouve sur de nombreuses photos disponibles sur Internet... ça fait pas vraiment sérieux!


b) Le PCB côté cuivre :

La présence des fils torsadés vert est très étonnante : elle est tout à fait acceptable pour le petit cordon qui correspond au chauffage filament, par contre le grand cordon sert... à la mise sous tension de la tempo et sa ré-initiatlisation lors de l'arrêt!!!


c) Secteur panne :

Vue rapprochée du secteur relais/tempo : pointé en violet le condensateur fuyard, en vert la résistance HS, en rouge le relais de mise à la masse (lui aussi n'a pas résisté à l'ampérage et est HS).

Remarque : les deux résistances ont ici une patte de dessoudée. Le CI à côté des relais est le NE555 réalisant la tempo.


d) Vue générale après réparation :

- pointé en violet : le condo de filtrage de la tension filament

- pointé en jaune : le condo de la tempo

- pointé en rouge les deux condensateurs SCR Silver-sound de remplacement, ces condensateurs tiennent 700VCC, les Conrad Johnson d'origine 250V (pour une tension pic de 220V!!!), normalement on prend toujours 2 fois la tension pic max pour les condensateurs d'isolement, sauf pour des tensions très élevées (>1000VCC)

- cerclées en bleu : les deux résistances neuve couche métal 1% Vishay

- cerclés en vert : les deux relais REED de remplacement

 

 

5°) Essais :

Essais simples avec GBF et oscilloscope durant une trentaine de minutes.

 

 

6°) Bilan :

La qualité de fabrication de cet appareil ne justifie absolument pas son prix (14.000FF en 1997)!!

Un condensateur d'isolement fait sur cahier des charges "très rigoureux", "spécialement pour la marque" (dixit Conrad Johnson), et qui claque sur un appareil de moins de vingt ans c'est complètement anormal.

Un PCB de cette taille sans plan de masse et avec des erreurs visiblement récupérées en production sur un pré-amplificateur de ce prix c'est également inadmissible. On rappelle ici, pour mémoire, le 220V qui se promène, la vétusté technique de la régulation de la HT...

On a donc affaire à un appareil dont le prix n'est justifié ni par la qualité de la conception, ni par celle de la fabrication!

Bref : à éviter!

 

 

7°) Statut :

Restitué à son propriétaire

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Informations ici