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1°) Présentation générale :

Le CT-S830S est un lecteur cassettes fabriqué entre 1994 et 2000. C'est un appareil situé dans le haut de gamme Pioneer à cette époque, en dessous des 910, 920 et CT-1000 (qui fut le nec plus ultra chez Pioneer). Il était vendu au prix de 650 $ soit à peu près 750 euros.

a) Partie mécanique :

Le boîtier est correct, la façade est fragile, les boutons tous entièrement en plastique.

La mécanique elle-même est très très classique, on la retrouve sur un très très grand nombre de lecteurs de la marque. Elle est bien faite :

- Vraie trois têtes

- Doubles cabestans à entraînement par petit moteur CC réglable (mais vitesse non asservie)

- Moteur central avec idler à caoutchouc

- Embrayages frotteurs en feutre

- Système de contrôle de position de la platine mécanique très bien fait : c'est un rotacteur lié directement au moteur de positionnement. Adieu les cames, les réglages, l'imprécision... Ca marche vraiment très bien.

- La trappe est assez quelconque, idem pour le mécanisme d'ouverture/fermeture : roue dentée sur secteur angulaire cranté, le tout amorti par ressort.

c) Partie électronique :

- Dolby B, C, S, HX-Pro,

- Contrôle du niveau d'enregistrement manuel

- Préréglage bias/eq/niveau automatique ou manuel

- Prise casque avec niveau réglable en façade

- Vu-mètre fluorescents à 3 digits par niveau (pas très très précis mais bien suffisant)

- Pas de pitch-control

Le PCB est très bien fait, avec de très bons composants. Certes il n'y a pas de bandes cuivrées sur les CI, et le châssis n'est pas cuivré non plus (comme sur Pioneer CT-95 par exemple), mais comme tout ça n'est que pur marketing (si une bande de cuivre collée sur un circuit suffisait à le blinder il serait extrêmement facile de faire des blindages) ça n'a aucune importance. Ajoutons que les fréquences de travail sont ici basses, et qu'il ne sert à rien dans ces condition de "blinder" des circuits numériques !

2°) Problème à la réception :

L'appareil a du mal sur les cassettes un peu dures à bobiner, et surtout il y a beaucoup de pleurage.

3°) Recherche des causes et dépannage :

Les symptômes évoqués ci-dessus font penser immédiatement à :

- bande de roulement de l'idler fatiguée

- courroies de cabestan fatiguée

- éventuellement pinch roller également fatigué

En fait il apparaîtra au démontage que cet appareil a vraisemblablement très peu servi, et qu'il est resté très longtemps stocké, avec les conséquences classiques : des courroies détendues, et des bandes de roulement caoutchouc craquelées.

4°) Le dépannage en images :

a) Etat des lieux :

Le bouton du potentiomètre de volume de casque est abimé, on a forcé lors d'un remontage précédent de la façade.

Entouré en rouge : revêtement plastique autour de l'axe des palpeurs de haut de cassette légèrement abimé.

Entouré en vert : la date de fabrication de la mécanique : 1994.

On voit qu'une vis manque, et que la mousse qui bloque le capot a été arrachée.

Une fois la mécanique déposée proprement, on voit facilement que plusieurs poses et déposes de la dite mécanique ont été effectuées préalablement...

Pourtant la mécanique n'a pas été démontée...

b) Démontage de la mécanique :

Vue arrière de la mécanique :

- Cerclé en rouge le moteur cabestan (on aperçoit un volant d'inertie dans la découpe rectangulaire).

- Cerclé en bleu le moteur de commande de montée/descente platine et fermeture porte.

- Cerclé en jaune : le rotacteur qui traduit électriquement la position de la mécanique (puisque entraîné par le moteur de commande).

Vue arrière avec plaque support moteur cabestan et paliers enlevée :

- Cerclés en rouge : les deux volants d'inertie (un par cabestan).

- Cerclé en jaune : le moteur de commande.

- Cerclé en vert : le moteur cabestan.

- Cerclés en orange : les deux paliers de cabestan.

- Cerclé en marron : le moteur avance/retour rapide et entraînement bande.

- Cerclé en bleue l'axe qui vient faire tourner le rotacteur, on voit que cet axe est solidaire de la roue crantée qui elle-même commande la montée/descente de la mécanique et l'ouverture/fermeture de la porte.

Courroies d'origine et de remplacement des cabestans, on voit bien pour le petit modèle qu'il y a eu un franc allongement.

Travail un peu délicat : la dépose de l'idler.

- Cerclé en rouge l'axe et le feutre sur lesquels vient l'idler.

- Cerclé en vert le feutre d'embrayage/frein d'axe d'entraînement bande (déposé).

Ancienne et nouvelle bande de roulement de l'idler.

Après dépose des pinch-roller sur leur support, côte à côte, on voit bien le passage de bande (craquelé) sur l'ancien à gauche.

Le nouveau pinch-roller en place, l'ancien devant.

On remarque que tous les scellés de réglage sont intacts, preuve que rien n'a été modifié quand au réglages de têtes.

c) Remontage final :

La mécanique en place en position centrale.

Vue générale de l'arrière.

C'est propre, aéré, on est loin des usines à gaz des années 80-90 genre Nakamichi 700 ZXE ou Alpine AL90, et ce pour des performances bien supérieures... C'est là qu'on voit l'évolution de l'électronique !

Vue générale de l'avant.

5°) Essais :

Essais simple avec cassette en lecture et en enregistrement.

La vitesse est pile bonne, le niveau d'enregistrement et le bias auto aussi.

6°) Bilan :

Un (très) bel appareil, bien fait, avec de très très bonnes caractéristiques, une mécanique bien pensée. Bref on est sur le haut de gamme des lecteurs cassettes et ce pour un prix en occasion très attractif.

Le seul point à bien vérifier/réviser concerne tout ce qui est caoutchouc, mais ceci est le propre de tous les lecteurs cassettes.