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1°) Présentation générale :

Le TA-3120A est un petit amplificateur de puissance (2 x 25 WRMS), fabriqué tout à fait à la fin des années 60 (1967-1968) il utilise des composants anciens de très nombreuses résistances carbone aggloméré, et ne possède pas d'alimentation symétrique (d'où la présence d'un condensateur de liaison HP en sortie. Il était vendu aux environs de 800 Francs.

Il existe deux versions de cet appareil : le 3120A et le 3120, la différence tient au circuit de protection, et à la façade : le 3120 avait une façade avec deux voyants (ON et SAFETY). Le 3120A est une évolution car le 3120 avait un circuit de protection très capricieux, (il a été remplacé par un tout autre circuit sur la version A), les étages de puissance sont légèrement différents.

Puissance : 50 W / 8 ohms (mais on ne sait pas de quels Watts il s'agit !!)

DHT : 0,1% à 50 W 0,07% à 25 W

DHT à 50 W de 20 Hz à 30 kHz : inf à 0,3%

BP : 10 Hz à 30 kHz 0/-1 dB

SNR : 40 dB pondéré A

Dimensions : 180 x 145 x 445 mm

Poids : 8 kg

Ces données ne sont pas très précises...

a) Partie mécanique :

Appareil très bien fait, entièrement en métal, face avant en alu anodisé, très bien ventilé. Il y a un vrai châssis à l'intérieur d'un coffret complet !

Le démontage est relativement facile.

b) Partie électronique :

C'est une électronique vraiment très ancienne mais bien pensée. Il s'agit d'un classique classe AB polarisé par diodes (5), la contre-réaction thermique est réalisé par la liaison de deux de ces diodes au radiateur. L'appareil ne passe pas le continue et a un étage d'entrée très simple : trois transistors polarisés en classe A qui se suivent avec des stabilisation en fréquence par condensateur, l'étage d'amplification en courant est composé de six transistors dont quatre montés en darlington, évidemment on est pas sur un schéma complémentaire puisque que l'alimentation n'est pas symétrique.Il y a deux boucles de CR : une dynamique et une statique.

C'est bien fait, mais très ancien : les semi-conducteurs sont tous obsolètes, les transistors de puissance sont en TO3, il y a de très nombreuses résistances carbone aggloméré.

La liaison HP est réalisée par un condensateur de 2000 µF !

On trouve aussi des condensateurs d'antiparasitage, un système de mise à la masse du signal via le bouton OFF/ON ! Enfin sur le 3120 un circuit de protection pas très convaincant (sauf sur le plan protection thermique, ce pourquoi il a été conservé), dépourvu de relais et de tempo... ce circuit sera laissé en place mais complété par un système de détection de composante continue en sortie et surtout de tempo pour éviter un "ploc" trop important dans les HP lié à la charge du condo de liaison.

A noter en entrée deux potentiomètres de réglage du niveau.

Les borniers HP sont de très bonne qualité, les fiches RCA d'entrée sont un peu limite.

2°) Problème à la réception :

L'appareil a été très longtemps stocké à l'humidité et lors du premier allumage une fumée en est sortie.

3°) Recherche des causes et dépannage :

La fumée était liée à la destruction d'un réseau RC anti-parasitage secteur.

Les composants obsolètes et facilement remplaçables ont tous été changés : diodes de puissance, potentiomètres de niveau d'entrée, résistances carbone aggloméré (certaines avaient presque doublé de valeur !!!), et évidemment condensateurs chimiques (certains avaient + 30 % de capacité !!).

Un kit de protection/temporisation a été ajouté avec mise en place d'une led bicolore en face avant : orange pour "tempo" et passage au vert pour "prêt".

4°) Le dépannage en images :

Démontage du châssis interne et nettoyage du fond.

Le châssis interne avec le transfo d'alim, et les transistors de puissance bien visibles. On note les senseurs de température sur les transistors de puissance de chaque canal qui assurent un très bon niveau de sécurité (coupure en cas de dissipation excessive.

Pointés en rouge : les diodes de puissance d'origine, complètement obsolètes et peu fiables.

Il y a trois PCB de bonne facture : deux pour les deux canaux et un au centre pour le système de protection. Ci-dessus le PCB d'un des deux canaux dépourvu de tous les éléments qui vont être remplacés : résistance carbone aggloméré et condensateurs chimiques.

Les PCB de puissance sont fixés à la verticale contre les radiateurs, on voit ici très bien un petit PCB qui vient s'appuyer sur le radiateur, il comporte cinq diodes dont deux encapsulées et enduite de graisse thermique, elles permettent la contre-réaction thermique par ajustement du bias en fonction de la température des radiateurs.

On voit ici l'ensemble des PCB refaits et remis en place (on aperçoit en noir le radiateur). Pointés en rouge les trimmers de réglage bias et symétrie de courbe (offset en quelque sorte).

Gros plan sur les nouvelles diodes de redressement de puissance. Au tout premier plan le condensateur de filtrage d'origine et derrière, le remplaçant (pratiquement deux fois moins gros !!).

Façade arrière avec les deux potentiomètre de réglage de niveau (cerclés en rouge) passablement oxydés, et deux résistance carbone aggloméré juste en entrée... Ces résistances non seulement dérivent en valeur de façon très très importante avec le temps mais de plus génèrent un très fort bruit.

Appareil nettoyé et prêt à être refermé après la réfection. Cerclé en rouge le condensateur de filtrage de l'alim de puissance, cerclé en bleu le circuit de protection monté sur entretoises car en dessous se trouvent cachés les deux condensateurs de liaison HP. Pointés en rouge les trimmer de réglage, en jaune les potentiomètres d'entrée. On voit très bien l'organisation générale avec la très grand radiateur noir (dépourvu d'ailettes).

Vue de profil du boîtier très bien aéré.

5°) Essais :

Essais simples sur charge pure de 8 ohms sinus, et essais avec musique pendant 5 à 6 heures.

6°) Bilan :

Petit amplificateur de puissance, ayant un certain charme mais vraiment obsolète quant à sa conception (condensateur de liaison HP en particulier).

7°) Statut :

Restitué à son propriétaire.