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1°) Histoire (importante) de la marque Proton :

Proton n'est pas une entreprise américaine, mais taïwanaise créée en 1974, la société existe toujours et ne semble plus fabriquer que des TV LCD haut de gamme.

En fait Proton au début de son histoire faisait avant tout de la sous-traitance et de l'assemblage, mais ne possédait pas de BE. En conséquence lorsqu'elle décide de se lancer dans la HiFi en 1982, elle est obligé de faire travailler un BE externe et ce jusqu'à en 1994 (environ), et le BE en question c'est celui de NAD!

Tout ceci n'est pas oficiel, mais si on regarde bien les produits on est frappé par la ressemblence des boîtiers (en particulier présence d'un pli de renforcement sur les côtés) avec ceux des NAD de l'époque, ainsi que par la façon dont les circuits sont pensés : énormément de fils, des radiateurs de forme assez particulière, etc.

En 1994, la firme lance l'AA-2120 qui tranche fortement avec les productions précédentes : vrai double mono, intérieur très soigné, plus de pli de renfort sur les côtés du boîtier, on a désormais vraiment affaire à de vrais produits HiFi haut de gamme. On peut en déduire que la collaboration avec NAD est terminée et que Proton réalise en interne ses produits HiFi.

Cette histoire a une conséquence très importante : avant 1994 (difficile de dater exactement) les produits sont en fait des NAD, avec tout ce qui va avec (en particulier le sous-dimensionnement des composants, maladie absolument chronique chez NAD (certains modèles de la gamme BEE très récente en souffrent!!)).

A partir de 1994 (modèle AA-2120) Proton produira de magnifiques amplificateurs pour home-cinéma à 5 ou 6 voies (2580, 1660, S2510...), ainsi qu'un trés beau préampli l'AP 2000.

2°) Présentation générale de l'AM-200 :

Il s'agit d'un petit amplificateur intégré de 2 x 20W, fabriqué entre 1988 et 1990. Aucune donnée cosntructeur de disponible sur le net.

a) Partie mécanique :

Conception classique : un chassis en acier phosphaté, un couvercle en U en acier peint noir, une façade en aluminim anodisé noir avec contre-façade. C'est solide et rigide.

b) Partie électronique :

Cinq entrées stéréo au format RCA : phono, tuner, video, CD, tape.

Une sortie tape REC.

Quatre borniers type banane/vis pour les sorties HP.

Sélection possible du type de cellule phono : MC ou MM.

A l'intérieur : la commutation d'entrées se fait de façon analogique par rotacteur. L'étage phono était très soigné (entièrement en éléments discrets et de qualité (condensateurs BP Muse Nichicon)). On est frappé par le soin apporté à la conception des alimentations faible puissance : pas moins de 12 transistors pour assurer le réglage. En fait il s'agit de deux circuits de stabilisation indépendants générant chacun des tensions symétriques par rapport à la masse, sur chacune des quatre lignes, on a un ballast piloté par deux transistors (on peut penser à un montage différentiel). On verra que malheureusement les composants ne sont pas suffisement refroidis à ce niveau.

On peut remarquer aussi que toutes les alimentations sont séparées, ce qui en fait au total quatre (avec donc quatre ponts de diodes) ; seul le transfo est commun!

Il est possible de régler basses et aigües par deux potentiomètres, on trouve également les commandes : mono/stéréo, bass EQ (c'est un filtre), et Loudness.

Il n'y a pas de CI dans la partie amplification : tout est en éléments discrets. L'étage de puissance est un push-pull class AB.

Remarque importante : cet appareil n'a pas de système de protection des enceintes (pas de relais de sécurité), ni de soft start. La seule protection est réalisée sous forme de deux bilames (un sur chaque canal) positionnés entre le filtre de sortie des amplis de puissance et les bornes d'HP.

Les composants sont globalement de bonne qualité, le PCB idem.

3°) Problème à la réception :

Coupure totale du son sur une voie de façon aléatoire.

L'appareil est ancien a beaucoup fonctionné et mérite un bon recapage.

4°) Recherche de causes et dépannage :

La panne aléatoire ne se remanifestant pas, le recapage est entamé, et c'est finalement au cours de celui-ci que le loup est levé : un transistor ballast chauffe fortement et s'est progressivement dessoudé de la piste, le contact fluctue en fonction de la température! La réparation consistera simplement à remplacer les transistors ballast et les pilotes, à les monter moins prés du PCB et à mettre sous celui des cales en mousse empêchant ainsi le composant de descendre.

5°) Le dépannage en images :

Ouverture de l'appareil.

C'est plus que poussiéreux!! Un coup de soufflette chassera tout ça!

Pratiquement au milieu du cliché : une zone légèrement brune du PCB : c'est une trace typique de légère chauffe, les deux groupes de trois soudures placées sur une même ligne correspondent aux pattes d'un ballast, d'un côté c'est légèrement dessoudé, de l'autre ça commence... On enlève les deux transistors, et on en ressoude des neufs.

Mise en place des mousses sous les "transistors chauffants". Elles appuient d'un côté sur le fond du boîtier, et sur l'autre sur les pistes et soudures.

Travail terminé. Pointés en bleu les transistors des deux alimentations régulées faible ampérage, pointés en vert, les condensateurs changés : tous sauf ceux de la section RIAA, le client n'ayant pas de platine vinyle.

Juste avant la fermeture, on voit bien le petit support blanc du témoin de marche (une LED) au bout de ses fils tout à fait à gauche en bas, un peu au-dessus : la platine redressement et filtage des alimentation faible ampérage, la régulation est située elle en plein centre du PCB principal.

7°) Essais :

Essais standards avec sinus 1kHz sur 8 ohms purs. Puis 4 heures sur enceintes avec musique à 1/4 de la puissance nominale.

8°) Bilan :

Petit ampli de bonne facture, simple, facile à dépanner et qui marche très bien.

9°) Statut :

Restitué à son propriétaire.