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Amplificateur intégré NAD 310

1°) Présentation générale :

Ce petit amplificateur intégré a été fabriqué entre 1995 et 1996, il était vendu aux environs de... 150 euros, alors qu'il avait un petit transfo torique et faisait environ 2 x 15 WRMS, et ce sans aucun circuit intégré !!! Très étonnant... et effectivement cet appareil est un véritable OVNI sur le plan électronique (à placer dans la même cour que les QUAD par exemple).

Données constructeur :

- 2 x 20 WRMS continus power deux canaux chargés

- DHT (20 mWRMS-25 WRMS, 20 Hz-20 kHz) < 0,05%

- BP -3 dB : 10 Hz-70kHz

- IMD SMPTE (20 mWRMS-25 WRMS, 20 Hz-20 kHz) < 0,05%

- Sensibilité : 1 V

- SNR (A weighted) : 100 dB

 

a) Partie mécanique :

Super simple : coffret en double U, la contre-façade est une aile pliée de la partie inférieure du boîtier.

La face avant est en plastique, les boutons idem. C'est assez léger.

 

b) Partie électronique:

Quatre entrées au format RCA (pas d'entrée PHONO) et une entrée en face avant au format mini-jack (pour brancher un baladeur cassette ou CD via la sortie casque.

La sélection se fait grâce à de simples poussoirs mécaniques.

On arrive ensuite sur un correcteur de tonalité débrayable, avec avant un petit étage ampli classe A push pull, et puis le potentiomètre de volume (modèle coaxial à glissement limité permettant ainsi de faire un réglage de balance).

Et puis on attaque via un condo de liaison l'étage de puissance... et quel étage de puissance !!!!

Encadré en vert : pas très intéressant, c'est juste un muting en cas de surconsommation. Plus curieux : les deux lignes en vert sont des contre-réaction croisées d'un canal vers l'autre !!! Pourquoi réinjecter une partie du signal (haut du spectre) sur l'autre canal ? Créer un effet spatial en trompant l'oreille : oreille droite qui entend le haut du spectre, et augmentation du niveau sur l'oreille gauche ???

L' Q203 fonctionne en classe A avec trois CR (via R219/C207/R217/R241 (et le réseau RC série de l'autre canal)). Il serait polarisé via Q223 en générateur de courant... La polarisation de Q209 se fait via Q205, R223, R235, R223, RV201, R231, R229 et R227. Q209 est monté comme un habituel multiplicateur de Vbe et polarise Q211 et Q213... On a un peu l'impression que Q213 est un amplificateur en courant alors que Q211 est un amplificateur en tension. Il faut faire attention au fait que l'alim n'est pas symétrique...

Tout est très très étrange dans ce schéma. A ma connaissance c'est le seul appareil commercialisé qui ait une topologie hybride au sein même de la paire de sortie...

Il n'y a pas de système de sécurité pour les HP, mais ça n'est pas gênant du tout puisqu'il y a un condo de liaison, au pire si le MOSFET claque, le condo arrêtera la composante continue.

 

 

2°) Problèmes à la réception :

L'appareil fonctionne sur un canal l'autre est muet. Beaucoup de craquements à la manip des potentiomètres.

 

 

3°) Recherche des causes et dépannage :

La colle oxydante a encore frappée en rongeant deux résistances, le MOSFET a rendu l'âme côté HS.

Le dépannage va consister à changer les éléments HS, ceux qui sont en passe de le devenir du fait de la colle, et à enlever toute la colle (y compris au niveau du maintien des fils sur le PCB, car l'oxydation se fait aussi à ce niveau !!).

 

 

4°) Le dépannage en images :

Après sortie du PCB et retrait des condo électrochimiques, état des lieux :

- cerclé en rouge, deux résistance coupée et un strap idem.

- pointé en orange le MOS HS.

- cerclés en jaune, de multiples trace de colle... il va falloir tout enlever...

Nettoyage bien avancé. Cerclée en vert une résistance changé, pointé en vert le MOSFET changé.

Cerclée en rouge : une zone où il va falloir dessouder les fils et les self pour retirer la colle.

Retrait des fils, des self et on nettoie...

Quand tout est bien propre on peut remettre des condo neufs (pointés en vert), et des résistance de chute neuves aussi (les anciennes sont un peu juste et dissipent mal. Pointés en rouges des éléments changés soit parce que HS soit parce que rongés par la colle. Cerclés en vert des zone d'insertion de nappes qu'il a fallu nettoyéer (cf infra).

Les nappes n'étant pas de super qualité et pour éviter la cassure des fil lors du process de fabrication, de la colle avait été mise pour solidariser nappe et PCB... Oui mais certains fils ont été rongés et coupés. Donc là aussi on défait la nappe, on nettoie tout, on dénude une partie de fil OK et on ressoude.

Idem, au niveau de la platine qui supporte le correcteur de tonalité.

L'ensemble recapé, avec les fils/nappes reposés.

 

Appareil terminé.

Pointés en rouge les deux condo d'alim de puissance.

 

 

5°) Essais et mesures :

Essais standards sur 8 ohms purs avec sinus à 1 kHz. Ecoute de musique sur quelques heures.

 

Sinus 1 kHz 2 vois 10 WRMS :

 

DHT et SNR 10 WRMS 100 Hz :

DHT : 0,048 % et SNR : 105,8 dBc

 

DHT et SNR 10 WRMS 1 kHz :

DHT : 0,058 % et SNR : 105,9 dBc

 

DHT et SNR 10 WRMS 10 kHz :

DHT : 0,096 % et SNR : 106,3 dBc

 

On est un tout petit peu au-dessus en terme de DHT, mais de toute façon à un tel niveau c'est inaudible...

Le SNR est supérieur à celui du constructeur (mais non pondéré).

 

Bruit résiduel :

2,4 mV au max... c'est pas mal du tout pour un petit appareil comme celui-là !

 

Diaphonie  20 WRMS 1 kHz

- 32 dB

 

Diaphonie 20 WRMS 10 kHz :

28,4 dB

 

Ces deux chiffres ne sont vraiment pas terribles... certainement lié à cette CR croisée bizarre entre les deux canaux...

 

 

6°) Bilan :

Appareil très très étrange, dont le son doit être assez curieux. Il n'est pas possible d'en dire plus en restant dans la technique.

 

 

7°) Statut :

Restitué à son propriétaire.

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